Qu'est-ce que le Quiet Quitting ? Définition et Implications
Littéralement parlant, le terme « Quiet Quitting » en anglais signifie en français « démission silencieuse ». En effet, de nouvelles pratiques naissent dans le monde professionnel. La démission silencieuse en fait partie.
Un collaborateur préférera rester sur son poste en effectuant le strict minimum au niveau des missions plutôt que de démissionner. Il s’agit alors pour le salarié d’effectuer uniquement les missions déterminées dans le contrat de travail et/ou dans la fiche de poste sans apport supplémentaire.
Apparition du Quiet Quitting
Le Quiet Quitting est apparu courant 2020 au États Unis à la suite de la période de confinement liée à la crise sanitaire du COVID-19.
Beaucoup de personnes, généralement de moins de 30 ans, ont perdu le goût du travail pour diverses raisons (isolement, ennuie, perte d’intérêt des missions…) et ont préféré se détacher émotionnellement de leur poste. Ces personnes, appelées les quiet quitters ne quittent pas réellement l’entreprise, elles effectuent simplement les missions qui leur sont imposées en effectuant le travail minimum requis.
Origines et causes du Quiet Quitting
Comme indiqué précédemment, l’origine de ce phénomène émane des Etats Unis. Le terme est resté, cependant en France, on pourrait utiliser le terme de démission silencieuse.
Ce phénomène est très présent sur les réseaux sociaux, notamment le réseau social Tik Tok. Les utilisateurs de l’application sont principalement des jeunes issus de la génération Z (personnes nées entre 1997 et plus). Cette jeune génération a tendance à communiquer plus facilement sur ce type de problèmes qui sont de plus en plus présents dans les entreprises au niveau international.
Les causes pouvant amener à ce problème sont généralement similaires à celle du burn out ou au contraire du bore out.
- le manque de sens et d’intérêt au niveau des missions
- l’envie de faire autre chose ou de réajuster l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle
- le manque de reconnaissance de la hiérarchie vis-à-vis de l’implication et du travail effectué
- l’incompatibilité avec la culture d’entreprise, les coutumes, les méthodes de travail…
- des tensions sur le lieu de travail, des conflits avec ses collègues, avec la hiérarchie…
Impact du Quiet Quitting sur les employés et les entreprises
Pour les employés
Le Quiet Quitting a des impacts négatifs pour les employés puisqu’il rend le salarié détaché de l’activité, des projets…
Le salarié va naturellement s’isoler du reste de l’équipe, il ne donnera plus le meilleur de lui-même pour atteindre les objectifs. Le fait qu’un salarié ne se donne plus les moyens d’atteindre les objectifs peut avoir un impact négatif notamment sans l’aspect humain. En effet, si les équipes ont des objectifs communs à atteindre, le fait qu’une personne ne soit plus impliquée peut provoquer des tensions voir des conflits ce qui pourra atteindre le salarié psychologiquement parlant.
De plus, le salarié pourra perdre des compétences ou du moins ne plus développer celles acquises car il travaillera en mettant à profit le minimum de compétences nécessaires pour effectuer ses missions.
Pour les entreprises
Côté employeur, des problèmes au niveau des relations internes et au niveau des performances peuvent apparaitre.
Les équipes pourront se désolidariser et des tensions pourront être ressenties. Le risque premier est de perdre des éléments importants au bon fonctionnement de la société à cause d’une personne qui ne répond plus aux attentes.
De plus, un profil désintéressé sera moins impliqué et donc moins performant. Le fait d’être moins performant aura forcément des répercussions financières pour l’entreprise. De la même manière qu’un salarié désintéressé aura plutôt tendance à être absent et en entreprise les absences ont un coût.
D'après les calculs de l'Institut Sapiens de 2018 sur l’absentéisme au travail (think tank), on estime que le coût de l'absentéisme en France avoisinerait les 108 milliards d'euros par an. Cela représente 4 059 euros par an et par salarié des secteurs public et privé.
Comment gérer le Quiet Quitting ?
Stratégies pour les employeurs
La direction, les RH, les managers et les instances autour des entreprises ont un rôle important à jouer dans le bien-être au travail des collaborateurs.
L’ensemble de ces acteurs… jouent un rôle de prévention en amont puis un rôle de contrôle/d’évaluation des situations au quotidien afin d’anticiper les problèmes grâce notamment à certains signes. L’engagement des collaborateurs est la clé pour démarrer une collaboration durable. Par la suite, les compétences interviendront bien évidemment mais elles ne seront rien sans l’engagement de la personne sur le poste.
Conseils pour les employés
Côté salarié, il est important de prendre un poste qui a du sens à vos yeux. En effet, le travail représente tout de même une grande partie de la vie, il est donc important de trouver un sens au fait de réaliser ses missions professionnelles au quotidien. Soyer donc sûr, dès votre recherche de poste, que la fiche de poste corresponde bien à vos attentes.
Le fait de perdre sa motivation au travail pourra engendrer des problèmes de santé mentale liés à une sous stimulation intellectuelle, à un manque de responsabilités, un manque d’autonomie, à une divergence des opinions…
Dans le pire des cas, la situation amènera à une perte d’emploi. Il est donc préférable de prendre la décision de mettre un terme à son contrat en démissionnant si aucune autre option n’est possible plutôt que de pratiquer le quiet quitting.
Le monde du travail est une place assez vaste permettant à chaque collaborateur de pouvoir prétendre à un poste et à un environnement de travail en adéquation avec ses critères et à chacun des employeurs de recruter un profil disposant des compétences nécessaires et qui est en adéquation avec les valeurs de la société.
Conclusion et perspectives d'avenir
Il est certain que le fait de rester en poste peut être rassurant cependant il y a de réels enjeux côté employeur et côté employé.
Le fait de perdre l’intérêt pour son poste n’est en soi pas un problème cependant il est important d’en parler avec son employeur afin de pouvoir échanger sur les différentes options. Côté employeur, il faut donc rester attentif à la santé mentale et au bien-être de ses salariés afin de ne pas les voir partir. Le but est de ne pas perdre l’engagement de ses collaborateurs.
Sur le marché du travail actuel les phénomènes « quiet », comprenez les phénomènes discrets, sont de plus en plus communs. En effet, le quiet quitting, le bore-out, le burn-out… sont des phénomènes qui s’installent de manière discrète et qui bien souvent amène au départ du collaborateur. Il est donc important d’anticiper les différents signes de ces phénomènes afin de les contrer avant qu’il ne soit trop tard.