Comprendre la reconversion professionnelle
La reconversion professionnelle est le fait, pour un individu, de changer de métier et de secteur d’activité au cours de sa carrière. Une personne qui démarrera sa carrière sur un poste de Technicien de maintenance et qui décidera après x années d’évoluer vers un poste de Développeur informatique pourra dire qu’elle a effectué une reconversion professionnelle.
La reconversion professionnelle intervient généralement au cours d’une période de transition pour l’individu. En effet, un changement majeur dans la vie personnelle peut amener à une envie de changement dans la vie professionnelle également.
La naissance d’un enfant, un déménagement, un problème familial… sont autant de situations qui favorisent la reconversion professionnelle. L’événement marquant au cours de l’année 2020 et qui a fait que beaucoup de personnes se sont réorientées professionnellement parlant est la crise sanitaire liée au virus COVID19. En effet, le nombre de transition professionnelle après cette période a explosé. Par exemple, 40% des infirmiers ont confié, lors d’une étude du Pôle emploi, avoir envie de changer de métier après la crise sanitaire. La raison ? des missions et des conditions de travail devenues insupportables.
Nous allons voir dans cet article les différentes étapes de la reconversion professionnelle et comment s’y préparer au mieux.
Étapes clés de la reconversion
Auto-évaluation
Lorsque l’idée de changer totalement de vie professionnelle vous vient, il est important de bien y réfléchir et de se renseigner afin de s’y préparer au mieux.
Avoir l’envie de changer sans pour autant savoir vers quelle voie s’orienter n’est pas un problème. Il existe plusieurs dispositifs permettant de déterminer quels sont les métiers pouvant correspondre au mieux avec la personnalité, les attentes de chacun. Les tests d’orientation sont le moyen le plus utile pour évaluer, selon plusieurs critères pré définis, les secteurs d’activités qui vont le plus correspondre aux envies de changement d’une personne et à son nouveau projet professionnel.
Il est également important de murir l’idée. En effet, il est facile de ressentir l’envie de changer lorsqu’une personne rencontre des difficultés sur son poste cependant, ces obstacles ne sont pas toujours le signe qu’il est temps de changer de secteur professionnel.
Il faut prendre le temps de peser le pour et le contre d’un changement. La perte de rémunération, l’augmentation du temps de travail et/ou de trajet, la perte d’autonomie sur le poste… ou au contraire, une revalorisation de l’équilibre vie pro / vie perso, une augmentation du salaire, une augmentation de la satisfaction à faire ces nouvelles missions.
Exploration des options
Une fois le projet grandement mûri et l’orientation souhaitée définie, il est temps d’explorer les options possibles pour arriver au bout de cette reconversion.
En effet, une reconversion engendre de grands changements et nécessite souvent de reprendre une formation afin d’acquérir de nouvelles compétences.
Dans le cadre d’une reconversion professionnelle nécessitant des formations, il faudra que la personne trouve les formations adaptées, vérifie la compatibilité de celles-ci avec son éventuel poste actuel, prévienne son employeur en fonction du projet et du temps que celui-ci va nécessiter.
Dans le cadre ou la reprise d’une formation n’est pas nécessaire au changement professionnel (exemple : création d’une entreprise avec une activité « passion ») l’individu devra juste planifier le démarrage de son activité et quitter son emploi actuel.
Pour certaines personnes, la motivation est de s’orienter vers des métiers qui recrutent afin d’avoir de plus grandes chances d’être recruté sur le marché de l’emploi par exemple ou de ne pas voir son emploi supprimé dans quelques années.
Attention tout de même dans ces 2 cas car certaines clauses dans le contrat de travail empêchent de faire certaines choses en quittant son poste. Il est donc important de connaître ses droits lorsqu’on se lance dans un tel projet.
Formation et acquisition de compétences
Lorsqu’un individu décide de changer d’orientation professionnelle, deux options s’offrent à lui :
1) Quitter son emploi et tout reprendre à 0 : dans ce cas il est possible de reprendre une formation en initiale ou bien de reprendre une formation en alternance.
En effet, l’alternance est un bon compromis pour ne pas perdre en autonomie financière. L’alternance offre la possibilité à un individu de tout âge de se former à la fois sur la partie théorique en centre de formation et sur la partie pratique en entreprise sur un poste en rapport avec le cursus suivi.
2) Rester en poste et se former en parallèle : il est possible par le biais de plusieurs dispositifs de conserver son emploi et de préparer, en parallèle, son évolution professionnelle :
- Dispositif de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience)
La VAE permet en effet d’obtenir un diplôme sans pour autant reprendre une formation. Le principe est simple, pouvoir obtenir un diplôme en lien avec des compétences acquises. Le processus consiste à faire un bilan de compétences. Ces compétences seront recensées dans un dossier et le dossier une fois terminé passera en commission. Le dossier présenté en commission est complexe et complet. Il nécessite beaucoup de documents, de recherches, d’études de cas. D’autres documents peuvent être demandés à savoir une lettre de motivation, les diplômes déjà acquis…
Il faut généralement en 9 et 12 mois pour monter un dossier de VAE.
- Les dispositifs France Travail (anciennement Pôle emploi)
Tout d’abord, il faut savoir que depuis le 1er novembre 2019, il est possible de démissionner tout en bénéficiant de l’allocation chômage. Il est tout de même important d’avoir préparé ce changement en amont afin de ne pas partir de 0. D’autres conditions sont également nécessaires, il est possible de les retrouver sur le site de France Travail.
Des périodes d’immersion professionnelles sont également possible. Il sera nécessaire d’en discuter avec un conseiller France Travail ou bien un CEP (Conseiller en Evolution Professionnel). Cette immersion permettra, entre autres, de s’assurer que la voie choisie correspond réellement à l’idée que l’individu s’en faisait.
- La mobilité interne
Lorsqu’on pense à la mobilité interne on pense généralement à la mobilité verticale (évolution des missions et des responsabilités = promotion) ou à la mobilité géographique (changement de lieu de travail sans pour autant changer de poste ou de niveau hiérarchique) mais on ne pense pas souvent au dispositif de mobilité horizontal (changement de poste au sein d’une même société sans forcément évoluer au niveau des missions).
La mobilité horizontale est souvent possible au sein des grandes entreprises, des groupes… par le biais de plan de mobilité, de stratégie GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences), la mise en place des référentiels métiers…
L’ensemble de ses outils sont importants pour favoriser la mobilité interne de manière horizontale à condition de communiquer à ce sujet. En effet, mettre en place ces outils est un bon début mais il faut communiquer sur la possibilité pour les salariés d’en bénéficier afin que cela soit utile.
La mobilité est un réel avantage pour le salarié car il lui permet de conserver un poste au sein de sa société tout en évoluant vers un nouveau domaine dans le cadre d’un parcours de formation adapté. Pour l’employeur, la mobilité permet de fidéliser les collaborateurs et de retenir les talents en interne. Même si l’évolution d’un collaborateur vers un nouveau domaine va obligatoirement nécessiter un parcours de formation, il y aura tout de même un avantage car il connaitra déjà l’activité, la culture d’entreprise…
Défis et solutions
Que ce soit en sortie d’études, après quelques années de carrière ou après 20 ans dans le même domaine, changer totalement d’activité professionnelle est un véritable défi. C’est un long chemin qui ne sera surement pas sans embûches, il est donc primordial de ne pas se précipiter, d’accepter les échecs et de s’entourer des bonnes personnes.
L’aspect financier peut être un frein pour certaines personnes qui n’oseraient pas se lancer dans ce changement par peur de se retrouver en difficulté financière. Il ne faut pas que cet aspect soit un frein, en tout cas pas le frein principal car comme vu précédemment, des solutions existent.
En plus de celles évoquées, il existe le compte CPF (Compte Personnel de Formation). Ce compte est alimenté au cours de la carrière d’un individu et lui permet donc de financier une formation professionnelle pouvant lui permettre d’évoluer ou de se réorienter.
Plusieurs systèmes sont possibles pour financier la reconversion. Que ce soit pour financer les éventuelles formations nécessaires lors de la réorientation professionnelle et ou bien les aides qui sont disponibles pour compenser l’éventuelle perte de salaire. Ils permettent donc à ces personnes de pouvoir tenter leur chance.
La reconversion peut être motivée par une envie de changement, par un souhait d’évolution professionnelle et/ ou par passion.
Témoignages et études de cas
La possibilité d’évoluer dans le cadre de la mobilité interne horizontale :
Il s’agit ici d’une personne travaillant depuis plus de 20 ans au sein de la société EDF :
Cette personne a tout d’abord occupé le poste de Conseillère clientèle au sein d’une agence mais il y quelques années l’agence a fermé. Elle a donc été reclassée sur un poste au sein d’un centre d’appel de la société. Elle occupe le même poste mais avec des relations uniquement téléphoniques.
Ce métier étant très répétitif et contraignant, elle ne s’épanouit plus sur son poste.
Elle décide donc, il y a un an, de prendre rendez-vous avec le service RH afin de discuter de sa situation. Le service RH lui a présenté les différentes évolutions possibles en fonction de ses souhaits, de ses compétences et des opportunités.
Un plan d’action personnalisé a donc été fait pour lui permettre d’atteindre son objectif. Elle a ainsi été placée sur une liste d’attente lui permettant d’être contacté en priorité lorsqu’un poste correspondant à ses attentes et dans sa zone géographique de recherche se libère.
Tout au long de ce parcours elle a été accompagnée par un « référent » au niveau du siège. Cette personne était un interlocuteur privilégié pouvant répondre aux différentes questions durant toute la durée du processus.
Après plusieurs mois d’attente, plusieurs entretiens passés, plusieurs immersions internes réalisées, cette personne a finalement pu intégrer une branche de la société sur un poste de coordinatrice des opérations de rénovation et d’entretien du réseau électrique.
En conclusion :
Un projet de reconversion professionnelle ne se réalise pas seul, il faut que le projet soit étudié et préparer et que les attentes soient clairement définies, il faut étudier plusieurs pistes et plusieurs options et enfin, il faut savoir saisir les opportunités en s’y préparant au mieux afin de mettre toutes les chances de son côté.
Ressources utiles
En parallèle des différents conseils ci-dessus, vous pouvez en savoir plus et vous renseigner sur la reconversion professionnelle, les choix possibles en fonction des situations, les accompagnements qu’il existe, les aides financières disponibles pour les personnes qui envisagent la reconversion professionnelle et autre en consultant les liens ci-dessous :
Autre témoignage de reconversion professionnelle : jobs.makesense.org/fr/media/guide-reconversion-professionnelle/temoignage-reconversion-professionnelle-reussie
